top of page

 

La règle de saint Augustin, appropriée au milieu hospitalier

 

    La gestion journalière des malades et de l'institution est confiée à des hommes et des femmes appelés frères et soeurs. Cet ensemble de personnes formait la communauté hospitalière. Ces communautés suivaient pour la grande majorité la règle de saint Augustin, sans pour autant appartenir à la même congrégation, ni être soumises à un supérieur commun. Cette règle avait l'avantage d'être extrêmement générale et permettait donc d'être adaptable à chaque cas particulier. Elle autorisait ainsi l'exécution de toutes les tâches qui incombaient au personnel de l'hôpital.  

 

     Cette règle sert de source d'inspiration pour les soeurs tant dans le dévouement envers les pauvres que dans la vie en communauté. L'amour joue un rôle primordial dans la pensée de saint Augustin. Selon lui, l'exercice des oeuvres de charité, est un des principes fondamentaux de la vie religieuse.  

 

    L'hôpital était l'endroit idéal pour les frères et les soeurs qui cherchaient à exercer des oeuvres de miséricorde. En ces lieux, ils pouvaient ainsi nourir les affamés, désaltérer les assoifés, soigner les malades et offrir le gîte aux pèlerins.     

   

 

Le statut, instrument indispensable pour une bonne organisation

 

      Des statuts seront instaurés dès la fin du 12e siècle afin de permettre le bon fonctionnement des institutions. Ils pouvaient être l'oeuvre des autorités locales, comme à l'Hôpital Notre-Dame d'Ypres mais ils pouvaient aussi être rédigés par l'évêché ou le Chapitre comme à Lessines, Grammont, Alost ou encore Saint-Jean de Bruges.

 

     Ces statuts pouvaient varier de façon extrême suivant les établissements mais trois principes généraux étaient acceptés partout : la prononciation des trois voeux (obéissance, chasteté et pauvreté), le port de l'habit religieux et la limitation du nombre de membres du personnel. 

 

Allégorie de la vie religieuse. Auteur inconnu. 16e siècle. Huile sur bois.  

Tableau constituant une leçon édifiante pour entretenir la ferveur spirituelle des jeunes religieuses. Il est également parfois appelé "Le chemin de croix des religieuses".

 

 

    Ce sont les soeurs qui sont en charge des malades, ainsi que de l'organisation interne des soins et leurs administrations. Les frères, quant à eux devaient s'occuper de gérer le patrimoine et les relations avec le monde extérieur. Néanmoins, ils disparaitront peu à peu des établissements hospitaliers. Leurs tâches seront alors reprises par les soeurs. Un certain contrôle sera exercé sur les frères et les soeurs par les mambours, appelés aussi proviseurs (en latin tutores ou gubernatores). Ils apparaissent dès le 13e siècle et doivent veiller aux intérêts de leur institution, particulièrement dans le domaine de la politique financière et de l'embauche du personnel. 

     

 

Saint Augustin représenté en évêque plongé dans l'étude, tenant son coeur enflammé en main

Le personnel hospitalier et l'organisation interne

   Les hôpitaux disposaient généralement de peu de lits. Ceux-ci étaient donc occupés par une ou plusieurs personnes en fonction des besoins. La demande était en effet généralement bien supérieure à l'offre. Ces couches étaient néanmoins refaites tous les jours et les draps changés autant qu'il était possible. Au 15e siècle les rideaux séparant les lits sont également introduits. 

 

  En cas de décès du patient, l'hôpital récupérait tous les biens (vêtements ou autres) que ce dernier avait amené avec lui. Le personnel se chargeait alors de son inhumation dans le cimetière. S'il laissait quelques richesses, le défunt pouvait compter sur un service funéraire minimum. Dans le cas contraire, il finissait sans cérémonie dans la fosse commune. 

 

Une organisation rigoureuse

Tableau "Soins aux malades dans l'Hôpital de Geel". Auteur inconnu. 1639. 

Á noter, la salle des malades représentée en arrière plan, ainsi que la profusion de nourriture et de soins dispensés par les soeurs. 

   Les différents hôpitaux disposaient également d'infirmeries destinées au personnel interne. C'est ainsi que les soeurs malades ou les plus âgées pouvaient s'y reposer tranquillement en attendant de reprendre le service. 

bottom of page