top of page

Un concept d'assistance particulier...

 

 

   Jusqu'au 19e siècle, les hôpitaux intervenaient en assistant les pauvres, plus qu'en les soignant. Au Moyen-Âge, on offrait avant tout un gîte au sans-abri, parce qu'il était pauvre et malade. Cette assistance physique s'accompagnait d'un réconfort spirituel, afin de mener à la guérison du corps et de l'âme. En effet, à cette époque, les soins médicaux étaient accessoires en comparaison de l'importance réservée à l'accueil ou au bon traitement du malade. 

 

    La charité n'était pourtant pas offerte à tous les quémandeurs. Lors de son arrivée, le malade était reçu par la soeur infirmière responsable, qui jugeait alors de la gravité et du caractère contagieux de la maladie. C'est ainsi que les pestiférés et les lépreux se voyaient en principe refuser toute aide en raison du risque de contamination. De même, les malades atteints de handicaps considérés comme incurables tels que les aveugles, boiteux, paralytiques et malades mentaux étaient éconduits. Les femmes enceintes subissaient également très souvent le même sort. 

 

 

 

   

 

 

 

Illustration de la Règle de l'Hôpital Notre-Dame à Tournai, représentant le soin aux malades. Miniature du 14e siècle

Les soins médicaux

 

 

    Ces chirurgiens étaient actifs depuis les 14e et 15e siècles dans les différents établissements. Á la différence du médecin, le chirurgien était celui qui effectuait les "opérations": saignées, réduction de fractures, sutures de plaies, amputations ou encore traitements des tumeurs. 

 

    La saignée est un acte médical extrêmement fréquent dans le milieu. Elle est pratiquée autant préventivement que pour traiter toutes sortes de maux. Les théories de l'époque lui donnaient le bénéfice de préserver l'équilibre entre les différents liquides du corps. C'est ce qu'on appelle la "Théorie des humeurs", qui restera d'application durant tout le Moyen-Âge et même bien au-delà selon les régions.

 

    Les pharmaciens hospitaliers font leur apparition tardivement, vers la fin du 17e siècle. Avant eux, les institutions disposaient généralement d'un jardin qui fournissait le nécessaire en plantes médicinales et herbes aromatiques. Lorsque ce n'était pas le cas, il était toujours possible d'aller s'approvisionner chez un herboriste local.

Miniature illustrant la saignée, vers 1285.

Miniature d'une opération de l'oeil, pratiquée par un chirurgien du 12e siècle

Jardin des plantes médicinales de l'Hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines

   Lors de son admission, le malade était lavé uniquement au visage, aux mains et aux pieds. Aucun soucis d'hygiène pourtant, mais bien une évocation des pratiques religieuses de Marie-Madeleine, lavant les pieds du Christ. 

   En effet, l'eau a acquis une mauvaise réputation au cours du Moyen Âge. C'est la raison pour laquelle les malades ne seront jamais plongés dans une baignoire au cours de leurs séjours. 

 

   Aucun médecin n'est présent parmi le personnel de l'hôpital. Les soins de base sont effectués par les soeurs désignées à cette responsabilité. En cas de grave maladie, le patient peut demander l'intervention d'un médecin mais les frais reviennent cependant à sa charge. Au 15e siècle, des médecins diplômés issus des premières universités, dont celle de Louvain fondée en 1425, commencent à fréquenter les hôpitaux plus régulièrement. Les médecins du Moyen-Âge n'ont rien à voir avec ceux d'aujourd'hui. Ils s'attelaient uniquement à la réflexion théorique et ne pratiquaient aucune manipulation. Les tâches pratiques reviennent à ceux qu'on appelait les "chirurgiens" ou les "barbiers".

 

 

L'administration des soins

bottom of page